Donald Trump s’est lancé mardi 15 novembre dans la course à la Maison Blanche, lançant une campagne qui s’annonce sans relâche sur le camp républicain, meurtri et divisé par la déception de la récente élection. L’ancien président a déposé auprès des autorités électorales américaines pour se présenter à l’élection présidentielle de 2024, une première étape officielle, avant de prononcer un discours dans la grande salle de bal de sa résidence de luxe Mar-a-Lago Palm. Plage de Floride. “J’annonce ma candidature à l’élection présidentielle”, a-t-il déclaré devant un parterre de militants dévoués. Lors de son allocution, Donald Trump a assuré que l’Amérique “revenait”. L’homme d’affaires est revenu sur son premier mandat en termes idylliques, décrivant un pays en paix, prospère et respecté sur la scène internationale et jurant que Joe Biden “ne passera pas encore quatre ans” à la Maison Blanche. “Joe Biden incarne les échecs de la gauche et la corruption de Washington”, a accusé l’ancien président. Lire aussi : Article pour nos abonnés Midterms 2022 : « Trump est l’aboutissement d’un virage républicain qui fait dérailler la démocratie américaine »
Cette nouvelle candidature est la troisième sur soixante-dix à la Maison Blanche. Arrivé au pouvoir en novembre 2016 dans la plus grande surprise politique moderne, Donald Trump a défié toutes les coutumes durant sa présidence. En 2021, il a quitté Washington dans le désarroi après avoir échoué à se faire réélire contre Joe Biden – une défaite qu’il n’a jamais reconnue. Elle préfigure également une éventuelle reprise de l’élection présidentielle de 2020 : le président Biden a récemment confirmé son “intention” de briguer un second mandat, tout en prenant soin de reporter toute décision finale à l’année prochaine.

Performance mitigée du camp républicain à mi-parcours

Les rumeurs vont bon train ces dernières semaines sur une annonce imminente de Donald Trump, l’ancien président alors déterminé à surfer sur le succès républicain attendu à l’élection du 8 novembre pour reprendre le pouvoir. Mais la “vague géante” que les conservateurs avaient prédite de manière si agaçante ne s’est pas matérialisée : le Parti démocrate du président Biden s’est assuré ce week-end de garder le contrôle du Sénat et pourrait même élargir sa majorité, renversant les prévisions des sondeurs. Les républicains prendront probablement le relais des démocrates à la Chambre des représentants, mais avec une majorité beaucoup plus faible que prévu. Lisez aussi: Article pour nos abonnés 2022 Midterms: Donald Trump fait face à une étiquette redoutée de «perdant»
Cette performance plus que mitigée du Grand Old Party (GOP), notamment des candidats nommés par Donald Trump, a terni la réputation du roi des gradins. Plusieurs voix influentes du camp conservateur ont également appelé le magnat de l’immobilier à se retirer de la direction républicaine, jetant une ombre sur ses projets présidentiels.

DeSantis, nouvelle star de la droite dure

Une partie de l’électorat conservateur s’est déjà tournée vers un autre candidat potentiel à la Maison Blanche et résident de Floride : le gouverneur de Floride Ron DeSandis. Le quadragénaire, nouvelle star de la droite dure, qui sort d’un coup de fouet des élections de mi-mandat, a assuré que son combat “ne faisait que commencer”. Et il n’a pas manqué de décrier, mardi, la “performance extrêmement décevante” du reste de son camp lors de cette élection, tout en se gardant bien de nommer directement Donald Trump. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Midterms 2022 : Ron DeSantis, le seul challenger républicain crédible de Trump en 2024, réélu en Floride
Avec l’ancien vice-président de Donald Trump Mike Pence, son ancien directeur de cabinet Mike Pompeo, le gouverneur de Virginie Glenn Youngin… la bataille pour l’investiture républicaine s’annonce âpre. Pourtant, l’ancien président conserve actuellement une popularité indéniable auprès de sa base, une vague de bonnets rouges qui continue d’affluer dans ses meetings de campagne. La majorité des sondages l’ont toujours comme vainqueur de la primaire républicaine. Cependant, un obstacle se dresse entre Donald Trump et la Maison Blanche : les nombreux ennuis judiciaires de l’homme d’affaires pourraient bien finir par le défaire. Lire aussi : L’article s’adresse à nos abonnés Midterms 2022 : “Donald Trump n’est pas la ‘parenthèse’ décrite par de nombreuses capitales européennes”
Le monde avec l’AFP